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Preda, quand le commerce équitable répond à l'exploitation des enfants

Analyses
Preda, quand le commerce équitable répond à l'exploitation des enfants

Faire preuve de solidarité tout en vous faisant plaisir !

Choisissez les produits du commerce équitable ! Qui dit commerce équitable de l’artisanat, dit relation de confiance. Elle s’inscrit dans la durée. Elle est basée sur le dialogue et la transparence. Les prix sont négociés et non imposés. Elle est équilibrée. Les commandes sont préfinancées à 50%.
Preda est un partenaire Made in dignity depuis plus de dix ans. Autant leur projet social que la qualité de leur artisanat a en effet séduit Oxfam-Magasins du monde. Depuis, les contacts sont réguliers et les commandes se succèdent. Les produits ont évolué, passant des paniers en feuille de coco des bijoux de fantaisies pour enfants et bijoux en nacre aux sculptures en bois et aux sacs en tétra pack recyclé. En 2001, Oxfam-Magasins de monde a exceptionnellement vendu un produit alimentaire de son partenaire dans le cadre d’une campagne de soutien. Il s’agissait de mangues séchées.

Preda

Preda est une fondation, créée en 1974, à Olongapo City, par le prêtre irlandais Shay Cullen et un couple philippin engagé dans la lutte pour les droits de l’enfant. L’objectif de Preda consiste à offrir une alternative à la prostitution et à lutter contre l’usage de la drogue en offrant à des familles la possibilité de vivre dignement de leur travail et en ouvrant des centres d’accueil, une école pour les enfants des rues ainsi qu’un centre de production artisanale.
Preda s’attelle donc, entre autres, à lutter contre le tourisme sexuel et la pédophilie, répandus dans la région d’Olongapo, ancienne base militaire américaine. Dans son centre de réhabilitation, Preda accueille des enfants et des adolescents victimes d’abus sexuels ou issus des milieux de la prostitution. La fondation leur fournit logement, assistance, éducation et formation professionnelle et leur offre un soutien thérapeutique qui les aide sur le plan psychologique.
Preda attache aussi une importance particulière à l’information et la sensibilisation de la population philippine en matière d’abus sexuels et de prostitution enfantine et organise des formations à l’attention des enseignants, assistants sociaux et travailleurs de rue. L’action de Preda a connu une portée internationale en raison de plusieurs procès en Hollande et en Allemagne qui ont abouti à la condamnation d’auteurs d’actes pédophiles commis aux Philippines. Par ailleurs, Preda a activement contribué à l’élaboration de la charte internationale des Droits de l’enfant.
Les programmes sociaux de Preda sont financés par des ONG et par la vente de produits  agricoles (mangues) et artisanaux (sacs en tétra pack recyclé) à des organisations de commerce équitable. À la vente de chaque produit, un petit pourcentage est automatiquement versé pour les actions sociales de Preda. La fondation s’attaque ainsi aux racines de la pauvreté et de l’injustice en permettant à plus de 2000 paysans de vivre dignement de leur travail, limitant ainsi l’exode rural. Ces parents ont alors suffisamment d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école. Leurs enfants ne sont plus « obligés » de se vendre comme domestiques dans les villes.
Preda a lancé son activité de commerce équitable en 1975 dans le but d’offrir une formation qualifiante et une alternative aux jeunes adultes. Aujourd’hui, l’activité de commerce équitable de Preda s’est propagée dans toutes les Philippines pour offrir des formations, une assistance commerciale, un service de design, etc. à des centaines d’artisans. Les groupes de producteurs réalisent aussi bien des baskets, des sacs en tétra pack recyclé, des accessoires de mode, de petits meubles et beaucoup d’autres articles.
Au début des années nonante, Preda a commencé à aider des paysans et des coopératives productrices de fruits frais et de sucre victimes d’un cartel d’entente sur les prix. Alors que les entreprises fixaient des prix très bas et les imposaient aux paysans, Preda leur achetait la totalité de leur récolte à des prix supérieurs pour ensuite les commercialiser. Entretemps, Preda et son partenaire Profood ont acquis une certaine puissance d’achat qui lui permet de concurrencer des entreprises comme Dole ou Del Monte et les forcer ainsi à payer des prix plus élevés. Le prix de la tonne de mangue ne cesse d’augmenter et les producteurs sous contrat avec Dole ou Del monte sont de plus en plus tentés de rompre leur contrat. Enfin, Preda vient de démarrer un programme pour convertir les paysans à l’agriculture biologique.

L’artisanat Oxfam-Magasins du monde, des produits qui ont un visage

Celui des femmes qui les produisent. Ce sont en effet principalement des femmes d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine qui composent les partenaires-producteurs d’Oxfam-Magasins du monde. En effet, le rôle économique crucial des femmes ne va souvent pas de pair avec une meilleure considération dans le ménage et la communauté.
La production de sacs en tétra pack recyclé est une activité dans laquelle les enfants hébergés dans le centre d’accueil peuvent participer.  Preda favorise de la sorte une certaine forme de travail des enfants, tout en veillant à leur santé, leur scolarisation et leur développement. L’atelier de confection d’objets à base de briques « tétra-pack » recyclées  mis sur pied par Preda vise plusieurs objectifs complémentaires.
Les berlingots de jus de fruits sont à la mode dans les écoles. A tel point qu’ils sont en passent de remplacer les bouteilles de Coca-Cola ou de Pepsi. Mais ces mini tétra-briques sont un cauchemar environnemental. Les abords des écoles et des échoppes qui le vendent sont transformés en véritables dépotoirs. Du moins, jusqu’à ce que l’équipe de Preda y voit une matière première solide, maniable et de couleurs vives, idéale pour assembler toutes sortes de sacs et autres objets utilitaires. Le pari était un peu fou, mai en trois mois, Preda avait réussi son pari de rendre le traitement de ce déchet économiquement viable et socialement intéressant, permettant ainsi une activité rentable pour les plus pauvres de la région d’Olongapo et de Zambales.
Une partie des briques proviennent des écoles régionales. Les élèves sont sensibilisés aux problèmes des déchets et du gaspillage.  Les élèves sont également encouragés à récolter les briques et à les vendre à Preda, ce qui permet aux écoles d’acquérir du matériel pédagogique. Parallèlement, Preda achète des briques à quelques 50 familles vivant de la collecte de chiffons et papiers, leur procurant ainsi un revenu modeste, mais stable.
Ensuite, les enfants du centre d’accueil de Preda nettoient et trient le matériel collecté. Ce travail de quelques heures par semaine leur rapporte un peu d’argent de poche.
Une fois lavées, les briques sont transformées en sacs, chapeaux et autres objets. La production se fait en grande partie dans l’atelier de couture que Preda a installé au centre d’accueil pour offrir aux enfants plus âgés la possibilité de gagner leur vie, tout en apprenant un métier, et en recevant une éducation générale. En complément, un groupe de jeunes femmes, pour la plupart mères d’enfants abusés, est associé à la production. Elles travaillent ensemble, en utilisant des machines à coudre qu’elles ont pu acheter grâce à un prêt social octroyé par Preda.
Les sacs recyclés Preda, ce sont donc des revenus compris pour les enfants des rues hébergés dans le centre de Preda, pour des familles défavorisées, pour des jeunes femmes, pour des écoles et pour les programmes sociaux de Preda !
[highslide](Le commerce equitable vu par Preda;Le commerce equitable vu par Preda;;;)
Par Père Shay Cullen
Le commerce équitable est de plus en plus populaire en Europe. De plus en plus de consommateurs veulent acheter des achats qui sont produits sans exploitation, mais dans des conditions de travail décentes et équitables. Les parents ne veulent pas que leurs enfants portent des vêtements fait par des enfants dans des « sweatshop ».
Des entreprises textiles sont régulièrement dénoncées pour les mauvaises conditions de travail, l’utilisation d’une main d’œuvre enfantine, etc. Que ce soit en Inde ou aux Philippines, dans une zone franche d’exportation, ces entreprises sont souvent peu scrupuleuses. De fait, l’exploitation des enfants et des travailleurs et travailleuses est effrénée en Asie. C’est la raison pour laquelle le commerce équitable vise à protéger les plus vulnérables, principalement les femmes et les enfants, contre toutes formes d’exploitation et d’abus.
A Preda, il existe un département de commerce équitable qui soutien tdes dizaines de petits groupes d’artisans. Preda les soutient par l’octroi de prêts sans intérêt, des formations et un accès aux marchés d’exportation. Des milliers d’agriculteurs tirent également bénéfice du commerce équitable des mangues. Preda paie un prix plus élevé que dans le commerce traditionnel et convertit les agriculteurs à l’agriculture bio. Les produits équitables à base de produits recyclés sont, eux aussi, doublement bénéfiques. Ils permettent une meilleure rémunération des collecteurs et producteurs et ils protègent l’environnement en valorisant des déchets.
Le commerce équitable allie affaires commerciales et revenus équitables pour les différents maillons de la chaine. Il n’est donc pas basé sur l’exploitation de certains. Au contraire, il montre qu’il est possible d’octroyer un revenu juste et des conditions de travail décentes aux travailleurs et aux travailleuses.
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[highslide](Artisanat equitable;Artisanat equitable;;;)
Consommer de l’artisanat équitable signifie :

  • créer des emplois durables
  • octroyer des revenus décents, monétaires, complémentaires à l’agriculture, stables et aux mains des femmes
  • maintenir de l’activité rurale et éviter l’exode vers les bidons-villes
  • préserver des métiers, un savoir faire. Avoir un métier, c’est une source de fierté, d’estime de soi et de reconnaissance.C’est une manière de croire en sa capacité individuelle ou collective à maitriser son destin.

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Sources :